
Nestor, Lei, Pierrette, Mohamed, Hafida, Marius, Marc, Galina, Genady, Mike et Lala : par leur présence, Le temps qu’il fait tisse une mosaïque de récits où s’entremêlent rêves et déceptions, espoirs et inquiétudes face à la vie qui est devant eux.
En contrepoint, il y a ces nouveaux paysages que sont les centres financiers, les espaces industriels abandonnés et les terrains en friches desquels nous parvient l’écho de discours qui appellent à prendre le train de la nouvelle économie. Par leur simple attachement à un métier qui les fait vivre les hommes et les femmes du film opposent une résistance à ces mots d’ordre. Se dessine peu à peu une rupture radicale entre la pensée économique et le mouvement de la vie. Rupture qui façonne le temps présent.
Festivals
– Compétition officielle, Visions du réel, Nyon, Suisse
– Festival international du nouveau cinéma de Montréal
Extraits critiques
« Pourtant l’œuvre n’est pas un film militant au sens dogmatique du terme; et cela tient à la manière de Sylvain L’Espérance, déjà affirmée dans Les écarts perdus, à son attention particulière aux petits gestes de la belle ouvrage de ces cordonniers, pâtissiers, ouvriers, musiciens du métro, recycleurs; tous ces petits métiers de la précarité, gestes à priori pas très glamour et d’autant plus précieux, admirablement rendus par la caméra de Jacques Leduc. Faire respirer la terre avec une pelle, vider un vieux réservoir, souder une structure de métal ou faire chanter un instrument de musique chinois dans le métro devient la défense et illustration d’un savoir-faire qui ne veut pas se perdre. Une caméra de proximité qui transforme le local et trace peu à peu une sorte de tableau fait de petites taches qui se juxtaposent pour saisir la complexité du réel. » Yves Rousseau, 24 images, No 88-89
« Et c’est là que la manière même du film entre en jeu pour donner tout son sens au propos de manière subtile et convaincante. Le travail de caméra de Jacques Leduc sur le terrain est particulièrement remarquable par sa manière de mettre très nettement en contexte les personnages par rapport à leur environnement. Un simple travelling dans un quartier d’usines vieillissantes suffit à faire comprendre la somme de petites débrouilles quotidiennes nécessaire à la survie de tel petit entrepreneur. Le montage dans un film de ce genre est également de première importance par la manière dont il met en rapport des faits en apparence isolés les uns des autres et René Roberge les révèle ici avec brio, en proposant une véritable vision des enjeux mis en cause par le film. » Jean-Claude Marineau, Parachute, No 89
Fiche technique
Documentaire, 63 minutes, 1997
Avec / Nestor Baladares, Lei Quïang, Mohamed et Hafida Lardjoum, Marius Minier, Marc Paquette, Mike, Genady et Galina Zimerman, Bruno Vazin, Pierrette Robitaille, Roland Tremblay, Lala Khomutova
Recherche, production, réalisation / Sylvain L’Espérance
Image / Jacques Leduc
Prise de son / Diane Carrière, Pierre Bertrand
Montage / René Roberge
Montage sonore / Francine Poirier