
Qu’est-ce qu’une petite fille au regard curieux trouve sur son chemin, dans son trajet vers le Nord? Des loups, des arbres, des pierres, des hommes. À travers la quête de Gracile, partie à la recherche de son père, cette fable documentaire nous emporte dans un monde d’hommes. Des hommes dont le destin parfois tragique est lié au territoire qu’ils habitent, par choix ou par nécessité. Comme si une fatalité les entrainaît malgré eux dans le mouvement du monde.
À l’image de ces hommes rencontrés en chemin – tous des pères possibles pour Gracile – les sentiers parcourus par la petite s’ouvrent parfois sur des blessures béantes: forêts dévastées, trous de mines, zone industrielle en ruine. La plainte des arbres se fait entendre pendant que les hommes gardent le silence.
Dès son départ et tout au long de sa route, la petite est accompagnée en esprit par sa mère et la nature ainsi que par une grand-mère innue dont la voix nourrit ses rêves. Ce monde onirique côtoie la réalité brute à laquelle Gracile se confronte.
Au bout de son chemin, la petite fille, chargée des secrets du monde, pourra-t-elle se reposer dans les bras de son père?
Festivals :
Festival du Nouveau Cinéma – octobre 2004
Cinoche, Baie Comeau – jan 2005
Docupolis, Barcelone, automne 2005
Cinefest Sudbury, automne 2005
St-John’s International Women’s Film Festival, automne 2005
Extraits de critiques
« En embrassant la notion de mémoire collective et en filmant un Québec trop rare, Le père de Gracile propose une réflexion ample, qui remet en question le tranquille et triste état des choses par la contemplation. Un voyage qui sied bien au format pellicule, de plus en plus rare. Les images de Serge Giguère sont superbes. » Denis Côté, ICI, du 3 au 9 février 2005
« Lucie Lambert, elle, semble à l’écoute de ses rêves de cinéma, entremêlés à ses visions d’enfance, plus que jamais indissociables d’un territoire qu’elle ne cesse de scruter avec l’émerveillement de celles qui foulent son sol pour la première fois. Dans cette fable, la vérité est sans doute générale, mais le regard, lui, apparaît toujours singulier. » André Lavoie, Le Devoir, samedi le 12 et dimanche le 13 février 2005
« Le générique du Père de Gracile, son dernier film, porte pour sa part la mention fiction documentaire et c’est bien de cela qu’il s’agit dans cette œuvre risquée qui se sert de la fiction pour plonger le documentaire plus profondément dans les régions de la mémoire, et faire entrer en résonance la réalité du monde avec la subjectivité d’une artiste, attachée plus que jamais à rendre compte de son enracinement dans le territoire, à écouter les gens, à faire parler hommes et choses en un long dialogue porté par la grâce. » Pierre Barette, 24 Images no 121
Fiche technique
Docu-fiction, 80 minutes, 2004
Réalisé par / Lucie Lambert, assistée par / Nadine Beaudet
Scénario / Lucie Lambert
Image / Serge Giguère
Preneur de son / Pierre Bertrand
Montage / René Roberge
Conception sonore / Claude Beaugrand
Musique / René Lussier
Avec / Érika Desbiens, Marcel Réhel, Gitane Tremblay, Normand Ouellet, Fernand Fontaine, Douglas André, Grégoire McKenzie, Anne-Marie André
Histoire de l’outarde éclaireuse racontée et écrite par Anne-Marie André